English version below
Deutscher Pressetext unten
Delphine Coindet (FR, 1969) recreates her recent experiences at the Villa Medici in Rome with a visual narrative comprising sculptures, collages and a movie in her first exhibit at Anne Mosseri-Marlio Galerie. By reconstructing the elements pertinent to her stay at the French Academy in Rome, we follow her lead as if we were strolling through the gardens, woods and hidden passageways within the Villa Medici where secrets are whispered.
As a guide, she offers us a puppet bearing a carnival mask – PorteAprothèse. The hen-like figure wearing a blue sweater is intended to awaken disbelief. It is perched above a sawed-off door marked with a fluorescent painted cross that abuts on a large pink arrow made of resin. A gray cord ties them all together while the bobbin lies abandoned in a corner. Combined, the elements create a figure similar to a scarecrow, especially as he seems to have had a previous function and be made of disparate parts. Each component is in its place but seems suspended in mid air, as if a marionette performance were interrupted. With a soft breeze, PorteAprothèse would begin to move again.
The newly created Podium Medici (2011) also has a life of it’s own. The elements can be assembled and disassembled based on needs and circumstance. It is as much a stand-alone sculpture as a dais, stage, platform to host events. The colored segments fit together or can be superimposed to create their own environment. The irregularly shaped pieces can be randomly assembled around a seven-sided central element whose shape is reminiscent of a spinning top. Its various uses equal the number of metamorphoses. The structure is as much a pedestal as a sculpture – the Podium Medicis is a theatrical variation of the Infinite Column. It absorbs the surrounding colors, words, gestures and objects within proximity.
Antares (2011) is an object that hovers in its own history. It is the reconstruction of an existing almost archaic construction made up of two column pillars and a stone slab that the artist noticed during her daily walks in the Roman gardens of the Villa Medici. The strangeness of the piece is tied both to the artificial properties of the materials used to create the duplicate as well as the unique and unusual proportions and assembly of the original. Observing it, one is not sure if it is a bench, a table or an altar. Perhaps it suits each purpose in alternation. Once again, an unanswered ambiguity overwhelms us. The sculpture seems to offer itself as a hallowed space, a transfer point between ages, spaces and realities.
Summoning the spirits of great mythical women was the starting point for Delphine Coindet and Chloé Delaume’s creation of a series of works on paper. The writer and the artist met in Rome, leading to the contribution of the written narrative on the artist’s collages, resulting in thirteen works honoring the proud and free women of mythology. Words extend across the fans, traditionally inconspicuous transmitters of secrets. As shown by their use in Chinese martial arts, fans are superior weapons, not just a feminine accessory. Might they also have the power to chase away ghosts?
Delphine Coindet has been selected to exhibit her works in ‘Chausses-Trappes’, Fri-art Centre d’art contemporain, Fribourg; ‘Aufgeräumte Zimmer’ – Skulpturen aus der Sammlung mit Interventionen von Delphine Coindet und René Zäch’ at the Kunstmuseum Thun (CH); ‘Aparté’, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris; ‘Encore une fois’, Domaine de Chamarande, Chamarande, (FR) and various individual shows at Galerie Laurent Godin, Paris and Evergreene, Geneva. She lives in Lausanne and is an active member of Circuit, Centre d’art Contemporain in Lausanne. She currently resides at the French Academy in Rome, Villa Medici (2011 – 2012).
Original text in French by Samuel Gross
Communiqué de presse en français:
Pour sa première exposition à la galerie Anne Mosséri-Marlio, Delphine Coindet (FR, 1969) nous fait parvenir une longue lettre de Rome, où elle séjourne actuellement à la Villa Médici. Par des détours narratifs, l’artiste nous entraîne dans une balade qui pourrait être celle possible dans les jardins de la vaste demeure. Elle nous conduit par les allées hantées, truffant l’exposition de passages secrets.
Un étrange personnage nous est offert comme guide. Un masque de carnaval, figurant une cocotte, semble destiné à nous inquiéter. Il est monté sur un pull de couleur bleue au-dessus d’une porte coupée marquée d’une croix fluorescente et d’une flèche en résine rosée. Le tout est lié par un cordage gris dont la bobine est abandonnée dans un coin de l’espace d’exposition. L’assemblage paraît figurer un personnage, sorte d’épouvantail complexe, autant qu’il semble résulter d’un usage précédent de tous ses éléments hétéroclites. Les objets nous apparaissent ordonnés et suspendus dans leur geste comme peuvent l’être certains automates inanimés. Peu de souffle manque au PorteAprothèse pour se mettre en mouvement.
Le Podium Medici (2011) est aussi animé. C’est, en effet, un dispositif qui se construit et se déconstruit au gré des nécessités. Car il est non seulement une sculpture en soi, mais aussi une estrade, une scène, un espace sur lequel des événements peuvent avoir lieu. Les éléments colorés s’imbriquent ou se superposent, esquissant une architecture. Leur géométrie est accidentée mais peut s’ordonner autour d’un axe central. L’objet évoque alors un de ces dés divinatoires irréguliers à faire tourner comme une toupie. Ses divers usages sont autant de métamorphoses. La structure est un socle autant qu’elle est sculpture. Podium Medicis est une variation théâtrale de la colonne sans fin. Il enveloppe de couleurs les lieux, les mots, les gestes et les objets qui sont dans sa directe proximité.
Antares (2011) semble aussi s’offrir comme un objet suspendu dans son usage. Il s’agit de la reconstitution d’un assemblage quasi primitif de deux fûts de colonnes et d’une plaque en pierre que l’artiste a observé dans le jardin romain qu’elle fréquente quotidiennement. L’aspect étrange de l’ensemble est autant lié à l’artificialité des matériaux utilisés pour produire ce double que par les dimensions mêmes de l’objet. En effet, il est difficile de dire s’il s’agit d’un banc, d’une table ou d’un autel. Peut-être que toutes ces destinations sont d’ailleurs possibles et s’alternent. Mais une nouvelle fois, c’est une étrangeté non élucidée qui nous frappe. La sculpture semble s’offrir comme un lieu, un point de transfert possible entre les époques, les espaces et les mondes.
L’invocation des esprits de grandes figures mythiques de femmes a été pour Delphine Coindet et pour Chloé Delaume le point de départ de la réalisation d’une série d’oeuvres sur papier. L’écrivain rencontré à Rome a inclus ses mots à des collages de l’artiste. Au résultat, treize dédicaces à des femmes libres et fières. Les paroles s’enroulent autour d’éventails, ces élégants paravents des secrets. Mais, tout comme dans la pratique des arts martiaux chinois, plus que des attributs de la féminité, ce sont de réelles armes. Sur la ligne de partage des pouvoirs permettent-ils de chasser les fantômes?
Les sculptures et œuvres sur papier de Delphine Coindet ont été présentées dans les expositions institutionnelles: ‘Chausses-Trappes’, Fri-art Centre d’art contemporain, Fribourg; ‘Aufgeräumte Zimmer’ – Skulpturen aus der Sammlung mit Interventionen von Delphine Coindet und René Zäch’ au Kunstmuseum Thun (CH); ‘Aparté’, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris; ‘Encore une fois’, Domaine de Chamarande, Chamarande, (FR) et plusieurs expositions individuelles: Galerie Laurent Godin, Paris; Evergreene, Genève. Elle habite Lausanne depuis plusieurs années, et est membre active de Circuit, Centre d’Art Contemporain à Lausanne. Actuellement, elle est pensionnaire à l’Académie de France à Rome, Villa Medici (2011 – 2012).
Samuel Gross
Deutscher Pressetext:
Delphine Coindet (FR 1969), zurzeit Stipendiatin in der Villa Medici in Rom, hat für ihre erste Ausstellung in der Anne Mosseri-Marlio Galerie ein visuelles Narrativ geschaffen – Skulpturen, Collagen und einen Film -, das von ihren römischen Erfahrungen erzählt. So führt sie uns durch die Gärten des stattlichen Anwesens, beschwört die Geheimnisse des legendären Ortes.
Als Cicerone dient dabei die seltsame Puppe PorteAprothèse mit ihrer Karnevalsmaske. Die Figur erinnert an ein Huhn. Sie trägt einen blauen Pullover und soll uns vor allem verwirren. So hockt sie auf einer abgesägten Tür, auf die mit fluoreszierender roter Farbe ein Kreuz aufgetragen ist. Wo die Tür den Boden berührt, liegt ein großer pinkfarbener Pfeil aus Harz. Zusammengehalten wird die Installation von einer grauen Kordel, deren Spule entfernt an der Wand lehnt. Zusammen ergeben diese Elemente eine Art Vogelscheuche, zumal sie allem Anschein nach früher eine ganz andere Funktion gehabt haben. Die Komponenten befinden sich zwar alle an ihrem Platz, scheinen jedoch gleichzeitig absolut reglos in der Luft zu verharren, als ob eine Marionettenvorstellung soeben ein abruptes Ende gefunden hätte. Nur ein Windhauch, und schon würde PorteAprothèse wieder in Bewegung geraten.
Auch die neue Arbeit Podium Medici (2011) führt eine Art Eigenleben. Ihre einzelnen Elemente lassen sich je nach Bedarf und Situation auf- und abbauen. Sie ist aber nicht nur eine eigenständige Skulptur, sondern auch ein Podium, eine Bühne. Die farbigen Bausteine lassen sich so zusammenfügen oder übereinander arrangieren, dass sich jeweils ganz eigene Architekturen ergeben. Man kann die unterschiedlich geformten Stücke aber auch ganz nach Belieben um ein siebenseitiges Zentralelement gruppieren, das an einen Kreisel erinnert. Jede dieser Metamorphosen eröffnet neue Nutzungschancen. Das Podium Medici ist beides: Sockel und Skulptur – die in die Theater-Sphäre übertragene Variante der Unendlichen Säule. Es nimmt die Farben, Wörter, Gesten und Objekte in seiner Umgebung gleichsam in sich auf.
Antares (2011) ist ebenfalls ein Objekt, das in seiner eigenen Geschichte verharrt. Bei dem Werk handelt es sich um die Rekonstruktion eines bereits existierenden, schon beinahe archaischen Struktur aus zwei Säulen und einer Steinplatte, das der Künstlerin auf ihren Spaziergängen im Garten der Villa Medici fast täglich aufgefallen ist. Die eigenartige Wirkung der Arbeit hat zwei Ursachen: zum einen die künstlichen Materialien, aus denen die Nachschöpfung besteht, und zum anderen das beträchtliche Format der ursprünglichen Konstruktion. Aus der Nähe betrachtet, ist kaum zu entscheiden, ob es sich bei dem Stück um eine Bank, einen Tisch oder einen Altar handelt. Möglich, dass es für jede dieser Funktionen in Frage kommt. Auch hier stellt sich ein Befremden ein, das den Betrachter schier überwältigt. So präsentiert sich die Skulptur als Schwelle zwischen den Zeiten, den Räumen, den Realitäten.
Der Wunsch, den Geist der großen Frauengestalten der antiken Mythologie mit heutigen künstlerischen Mitteln darzustellen, bildet den Ausgangspunkt eines Werkzyklus auf Papier, den Delphine Coindet gemeinsam mit Chloé Delaume geschaffen hat. Die beiden haben sich in Rom kennen gelernt. So kam es, dass die Autorin für die Collagen der Künstlerin Texte geschrieben hat. Das Ergebnis: 13 Kunstwerke zu Ehren der stolzen und freien Frauengestalten der antiken Mythologie. Die Worte sind auf Fächer aufgebracht, Inbegriff diskreter Verständigung. Auch im chinesischen Kampfsport ist der Fächer beides zugleich: weibliches Accessoire und Waffe. Aber ob er auch die Macht besitzt, Geister zu verscheuchen?
Delphine Coindets Arbeiten waren bisher in den folgenden Ausstellungen zu sehen: „Chausses-Trappes“, Fri-art Centre d’art contemporain, Fribourg; „Aufgeräumte Zimmer — Skulpturen aus der Sammlung mit Interventionen von Delphine Coindet und René Zäch“, Kunstmuseum Thun (CH); „Aparte“, Musée d ́Art Moderne de la Ville de Paris; „Encore une fois“, Domaine de Chamarande, Chamarande (FR). Hinzu kommen Einzelausstellungen in den Galerien Laurent Godin, Paris, und Evergreen, Genf. Die Künstlerin lebt in Lausanne und ist dort aktives Mitglied des Kollektivs Circuit, Centre d’art contemporain. Zurzeit hält sie sich als Stipendiatin der Académie de France à Rome in der dortigen Villa Medici auf.
Französisches Original von Samuel Gross